
Et je vois le vide qui se soude de formes colorées
Vernissage /// vendredi 13 janvier 2023 /// 18h30
Exposition du 14 janvier au 23 février 2023
Il y a, dans les sculptures de Nicolas Sanhes quelque chose qu’à la fois elles déploient, déplient, enserrent, font exister mais qui, quoi qu’évident, reste absolument insaisissable : c’est le vide qui vibre entre les lignes brisées dont elles sont composées. C’est de la prise en compte de sa position de spectateur de ses propres sculptures que sont nées les peintures qui ont pris une place prépondérante dans son travail. Face à ses œuvres, l’artiste s’est intéressé précisément à la part immatérielle de ses sculptures, la part du vide.
Nicolas Sanhes relance la mécanique créatrice de la 3D sculpturale originelle aux deux dimensions traduites picturalement. Il saisit de ses sculptures les formes et les lignes incarnant les vides. Un processus complexe qui associe différentes formes issues d’une même sculpture à des lignes provenant, elles, des lignes d’acier d’autres sculptures. Ces lignes et ces formes sont projetées sur cette surface bidimensionnelle picturale, fruit d’une sorte d’auto-engendrement, d’autopoïèse, les vides et les lignes provenant des sculptures étant les véritables « auteurs-acteurs » des peintures.
Ces peintures nous proposent une vitalité de couleurs et de lignes conférant à l’air, au vent, à l’ambiance, issus de l’acte sculptural, une consistance visuelle plus palpable. Les couleurs incarnent l’air. Les lignes incarnent le mouvement du vent. Et les espaces qui sont ménagés entre les pans colorés et les lignes par les impératifs d’une respiration vitale incarnent l’ambiance.
Extrait de texte de Jean-Louis Poitevin