Aujourd’hui, après plus de deux siècles d’exploitation de ses richesses souterraines, charbon puis pétrole et gaz, le monde est à bout de souffle. Leur utilisation rejette des quantités astronomiques de CO2 dans l’atmosphère à l’origine du dérèglement climatique actuel. A bout de souffle encore, car ces ressources sont limitées et arrivent à épuisement.
Le retour en grâce des énergies renouvelables marque une forme d’éternel recommencement. Il n’a rien de singulier et encore moins de novateur car les premiers moulins sont décelés en Afghanistan en 620 pour l’irrigation… Ce qui est notable par contre aujourd’hui, c’est la volonté des pouvoirs publics de les développer, et en particulier l’énergie éolienne dont l’essor est considérable. L’éolien est la solution contre le recours aux énergies fossiles.
Un parc éolien en mer soulevant des questions
Le vent est une richesse inépuisable. Reconnu comme l’un des meilleurs sites français pour la force du vent, l’Etat, engagé dans une démarche de réduction des gaz à effet de serre et pour respecter les accords internationaux de lutte contre le réchauffement climatique a sélectionné le littoral dunkerquois pour accueillir un parc éolien off-shore. Fécamp, Saint-Nazaire, Noirmoutier, Courseulles-sur-Mer ou encore Saint-Brieuc complètent cette liste non exhaustive.
Pourquoi en mer ?
Les vents y sont plus forts et réguliers que sur terre et permettent de produire jusqu’à 60 % d’énergie en plus par rapport aux éoliennes terrestres en particulier grâce à la taille des turbines (une éolienne en mer est 2 à 3 fois plus puissante qu’une éolienne terrestre.
L’éolien, la panacée ?
L’éolien off-shore suscite un vif débat concernant ses impacts sur la biodiversité maritime, sur les oiseaux, paysagers… Aujourd’hui avec le recul et l’expérience, des leçons ont été tirées pour respecter le milieu comme par exemple le fait de ralentir ou d’arrêter les pales en période de migration des oiseaux ou encore d’implanter au mieux les éoliennes pour éviter une pollution visuelle.
Dans le cas du projet dunkerquois, le lieu identifié, face à la plage de Malo- les-Bains tient compte de contraintes multiples : l’impossibilité d’implanter le parc face à la digue du break à cause des bancs de sable, de la proximité avec les accès au port et la fréquentation de la pêche.
Notons que, vu du littoral, nous percevrons les éoliennes de la taille d’une allumette.
Par ailleurs, les facteurs positifs majeurs pour l’environnement sont indéniables: la production d’électricité avec une éolienne n’est pas polluante en termes de rejets de CO2 ou d’autres particules nocives. Ceci étant, la production de l’éolienne en elle-même, sa fabrication, nécessite de l’énergie et implique des rejets. Tout n’est malheureusement pas 100% écologique. Mais sur le long terme, la planète y gagne, d’autant plus que le vent est une énergie inépuisable.
Conjuguer enjeu climatique et développement économique
Le territoire entend conforter sa place de 1ère plateforme énergétique européenne et rester compétitif pour attirer demain de nouvelles entreprises. Avec ce projet, des emplois directs et indirects sont attendus.
Une cinquantaine d’emplois pérennes pour la maintenance sera créée sur le territoire dès 2027. Tout un pan de notre secteur économique local prendra également son envol car nous avons ici des entreprises déjà présentes sur le marché de l’éolien off-shore et disposant d’un savoir-faire évident. C’est une chance extraordinaire de densifier le tissu économique local et d’affirmer notre territoire comme la plateforme exemplaire en matière de transition énergétique.
De plus, des retombées économiques seront attendues pour les communes. Celles impactées visuellement par le projet, bénéficieront de retombées fiscales liées à la taxe sur les éoliennes en mer. Grande-Synthe pourrait bénéficier d’une recette de plus de 600 000 €.