Histoire

A Grande-Synthe
hommes et arbres ont dû reprendre racine…

A priori rien ne prédestinait Grande-Synthe à devenir, en 2010, la première capitale française de la biodiversité. Ville côtière, ville industrielle et cité champignon dans les années 60, il aura fallu le volontarisme de plusieurs générations politiques pour que la ville s’engage dans la voie du développement durable et de la transition énergétique.

Aujourd’hui, Grande-Synthe est citée en exemple pour son modèle de développement global qui a pour but premier de rendre la ville plus humaine.

Le village de Grande-Synthe s’est édifié dès le Xe siècle sur des terres sablonneuses mises en culture au fil du temps, créant une fine couche de « sable noir ». Il fallait alors alimenter Dunkerque et Fort-Mardyck en céréales et en légumes. Certaines terres, quasiment au niveau de la mer, étaient imprégnées de sel marin et servaient, comme au Mont Saint-Michel, à l’élevage de moutons sur les prés salés. La Ville a renoué avec ce passé puisque désormais, des éleveurs de moutons viennent faire paître leurs bêtes sur une dizaine d’hectares pour favoriser entretien naturel et essor de la biodiversité.

Au 16ème, 17ème et 18ème siècle, Grande-Synthe subit les hégémonies cycliques des puissances de l’époque se disputant la Flandre maritime. Ainsi le 14 juin 1648, les bourgades du secteur changent 3 fois de nationalité : espagnole le matin, française à midi, anglaise le soir. En 1662, Louis XIV rachète la place aux anglais. Grande-Synthe qui dépend du châtelain de Bergues entre dans le territoire de Dunkerque.

Avenue de l'ancien village
Avenue de l’ancien village

 

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D’une guerre à l’autre

La côte sablonneuse fut en partie transformée en piste d’atterrissage au terrain du Grand Présembourg lors de la Première Guerre mondiale. Le Nord et la Belgique furent durement touchés par le conflit mais Dunkerque et la côte ne furent pas prises par les Allemands. Au contraire elles servirent à évacuer les blessés et à amener de nouvelles troupes du Commonwealth pour se battre sur le front.

Un village dynamité lors de la 2nde guerre mondiale

La seconde guerre mondiale n’a pas laissé beaucoup de traces de ce passé puisque la nuit du 15 septembre 1944, tout le village fut évacué de force par l’occupant puis dynamité.

Le village maraîcher fut reconstruit par un travail laborieux et une énergie farouche des Synthois très attachés à leur terre, source de vie et de revenus. Les débuts furent difficiles car en plus des fermes et granges détruites, les sols imprégnés d’eau salée étaient impropres à la culture et les champs, minés.

DESTRUCTION

COOPERATIVE

L’arrivée de la sidérurgie

Après 10 ans d’abnégation, un nouveau choc attend les Grand-Synthois. Pour faire face à la croissance économique, la   «sidérurgie sur l’eau » est décidée au plus haut niveau de l’État : ce sera sur la commune de Grande-Synthe, puisque le front de mer y est libre donc aisément aménageable et bénéficie d’une passe naturelle pour les énormes bateaux qui déchargeront facilement leurs livraisons de minerais. Grande-Synthe se voit ainsi privée de son accès direct à la mer au profit, il est vrai, de plusieurs milliers d’emplois.

ARCELOR

Mais les conséquences de cette industrialisation sont sans atermoiements. Les expropriations pour construire la cité annihilent la raison d’être des Grand-Synthois de souche : le maraîchage et la culture céréalière.

En 1968, le village qui vivait au rythme de la nature est devenu une ville de 12 000 habitants qui se met à la cadence des «3×8». La main d’œuvre afflue des bassins de l’Est et du Nord en déclin ainsi que des pays méditerranéens faisant de Grande-Synthe une terre de rencontre des cultures et de métissage.

Une urbanisation raisonnée dès la fin des années 70

En 1975, la population atteint 15 000 habitants et l’économie ne donne pas encore de signes de ralentissement ni de retournement de conjoncture : raffinerie, cimenterie ; les usines semblent devoir rester de grosses consommatrices de main d’œuvre au point que la ville s’étend sur la partie « sud » de l’axe routier central Calais-Dunkerque.

Cette seconde vague d’urbanisation sera beaucoup plus respectueuse du cadre naturel : dans ces quartiers du Moulin et du Courghain, les watergangs, éléments du patrimoine des polders flamands, sont intégrés dans l’aménagement urbain. En effet, au cours des années 70, le doute du « toujours plus » s’empare des élus grand-synthois : le Maire, René Carême, originaire de l’est de la France, regrette l’absence de «poumon vert» pour permettre de s’aérer après une journée de travail, chose facile dans les vallées de Moselle.

PUYTHOUCK

Il décide la plantation des 120 ha du Puythouck à partir de 1975 autour d’un lac articifiel : tous les élèves vont alors « planter leur arbre » avec leur classe, dans un souci de développer la sensibilisation à la nature.

En 1981, le quartier de l’Albeck, faisant jusqu’alors partie de Dunkerque, est rattaché à Grande-Synthe… la population atteint alors 25 000 habitants.

JEUX

 

Dès 2000, un nouveau souffle

Si l’impulsion naturelle remonte aux années 75, c’est à partir des années 2000 que la symbiose prend réellement forme, notamment grâce aux corrections urbanistiques engagées dans le cadre des différents programmes de « politique de la ville ». Grande-Synthe n’a manqué aucun des rendez-vous aux différents dispositifs initiés pour corriger l’urbanisme trop rationalisé des années 60 à 80. Ainsi récemment, le cœur du Courghain a achevé sa métamorphose au printemps 2015, avec l’inauguration officielle de la place de l’Abbé-Pierre en février. Aujourd’hui, c’est le quartier Europe qui est entré dans la programmation de renouvellement urbain. Après une première tranche le long de l’avenue Dubedout, ce seront les tours en face de la piscine qui vont disparaître du paysage grand-synthois, derniers stigmates imposants de la ZUP.

PLACE ABBE PIERRE

Des labels comme preuve d’une transition réussie

La ville aujourd’hui dispose de labels prestigieux et enviés témoins des transformations de son cadre de vie

fleurdor

Label 4 fleurs et fleur d’or

logo-biodiv-2015

Label capitale de la biodiversité

Label convention des Maires

 0 PHITO

Label zéro phyto

 

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